Les semences paysannes dites de pays ou anciennes sont des semences directement issues de celles que les paysans ont sélectionnées et multipliées dans leurs champs.
Un peu d’histoire
Pendant des siècles, les paysans produisaient eux-mêmes leurs semences en sélectionnant les meilleures variétés et faisaient du troc et des échanges avec leurs voisins. Au fil des siècles, des sélections de variétés de fruits et légumes bien adaptées aux différentes régions naissent ; C’est l’âge d’or de la semence potagère.
L’arrivée de l’industrialisation
Dès l’arrivée de l’industrialisation dans les années 50 et avec l’émergence des grandes multinationales de la semence, peu à peu, les paysans perdent la main sur la production de semences. Les techniques de production de semences imposées par les multinationales deviennent de plus en plus exigeantes et les maraichers ne peuvent plus produire de graines pour ces grands semenciers. Le marché se centralise, la sélection ne vise plus le goût, la qualité et la régionalité mais plutôt la capacité des variétés à s’adapter à la mécanisation et aux engrais chimiques. Des milliers de variétés disparaissent pour laisser place à la généralisation des variétés F1 et les paysans ne peuvent plus ressemer leurs propres graines.
Les années 80 seront celles des variétés brevetées et protégées et du développement des OGM dans l’agriculture
Dès lors, les agriculteurs et maraichers devaient s’acquitter de payer des royalties aux multinationales de la semence pour utiliser ces variétés. Les conséquences sur l’homme et la biodiversité sont désastreuses. Contamination des sols par les pesticides et les engrais chimiques, labour des sols, mécanisation des récoltes, épandage, pollution de l’air ou encore déforestation. Des conséquences qui engendrent une mortalité inquiétante de la faune sauvage et le développement de nombreuses maladies graves chez l’homme : cancers, malformations, problèmes respiratoires etc. Le décret publié en 1981 au Journal officiel prohibait la vente de graines non inscrites au catalogue officiel des semences autorisées. Catalogue élaboré en France par le Groupement National Interprofessionnel des semences et plants (GNIS) qui représente les « gros semenciers ». Il regroupe aujourd’hui plus de 3 000 variétés de légumes alors que la nature en compte des milliers de plus. Aujourd’hui, ces grandes multinationales de la semence : Bayer-Monsanto, Conteva, Syntega et Limagrain se partagent l’essentiel du marché mondial prenant ainsi la main sur le garde manger de l’humanité. A travers leurs nombreuses filiales, elles revendent des semences et engrais à destination des jardiniers amateurs.
Les graines paysannes avant tout !
Depuis 2003, de nombreuses associations prônant le retour et le droit d’acheter et de vendre des semences paysannes se sont développées faisant ainsi front commun contre ces géants de la semence. Acheter et utiliser des graines paysannes, c’est favoriser la diversité des espèces, préserver la biodiversité locale, lutter contre l’ajout d’OGM et l’utilisation des pesticides dans les cultures. Les graines se replantent d’année en année, les plantes se renforcent et produisent des légumes plus résistants face aux intempéries.